
LE STREET-KITSCH
A l’approche de la date fatidique des élections, les portraits affichés par les candidats sont de plus en plus délirants.
Le papier ne semble plus suffisant pour recevoir toutes ces têtes qui grossissent à vue d’œil – toujours plus lourdes – toujours plus obséquieuses – au coin des lèvres cet agaçant sourire indécrottable du bon père de famille, jovial, généreux, ouvert, tolérant – bref le Gutmensch en prototype.
Les uns pendent aux lanternes et jettent d’en haut sur le passant un regard langoureux. « Pensez à moi et pas à celui d’en-dessous ».
Les autres attendent le passant aux points stratégiques de la Ville – toujours en cinémascope.
Un racolage qui fait penser à la prostitution du trottoir.
Tous arborent des slogans d’un ennui à tomber de sommeil.
Les uns prétendent avoir un plan, comme si les autres n’en avaient pas.
Il y a ceux qui prônent le « Zusummen » – comprenne qui pourra – d’autres veulent letzeburgischer l’espace – ce sont les Trumpistes, des lampistes – d’autres encore désirent pour tous une bonne vie, comme si les autres défendaient la misère.
Un de ces kitsch ! Vivement lundi 16, quand ces affiches auront rejoint les dépotoirs.
Gaston VOGEL





